Roche-sur-Loue
Le Château de Roche est sis aux abords de la petite cité d’Arc-et-Senans – réputée pour sa saline royale dessinée par l’architecte Ledoux – dans le département du Doubs en Franche-Comté.
Situé près du carrefour des voies de communication autrefois très importantes, et en bordure de la Loue, la forteresse de Roche (autrefois Rouesche en Valhouais, puis Roche en Valois) est plus important que son pendant Châtel-Rouillaud, à l’autre extrémité de la bourgade.
L’antique Château-Fort de Roche est constitué d’une grande tour fortifiée. En 1080, le Château et les terres de Roche appartiennent à Etiennette de Vienne, Comtesse de Bourgogne, mère du futur pape Calixte II. En 1694, le domaine – qui a été propriété du roi de France – appartient à la famille de Brun qui obtient son érection en Marquisat. C’est en 1756 qu’un héritier des Brun, le marquis de Grammont décide de faire de Roche une résidence agréable, avec terrasses, jardin potager et fruitiers dans l’arrière fossé. Le Château qu’il érige comporte deux tours carrées, avec toit à l’impériale.
Les Bovet à Roche
En 1796, seulement 40 ans après sa complète réfection, le Château et les dépendances sont acquis par Claude Jean-Jacques I à Madame de Bussières, pour la somme de 240'000 francs. Son nouveau propriétaire y fait de grands travaux en terrasses et jardins, y établit de jets d'eau et des fontaines, ainsi que des conduites d'eau à l'intérieur du bâtiment. Il s'éprend de Roche, où il passera ses étés avec sa famille jusqu'à sa mort, à tel point que le préfet lui offrira de le proposer pour le titre de Baron, offre que ce républicain patriote déclinera … Pour parvenir à Roche, on compte de deux à trois jours de berline à quatre chevaux, ou de char à bancs si Claude Jean-Jacques décide de s'y rendre seul.
Les fils de Claude Jean-Jacques I héritent de Roche et de son attachement pour cette terre. Le cadet, Frédéric Victor y fait de nombreux séjours durant lesquels il commande des travaux multiples – peintures murales, kiosques dans le jardin etc – que son frère lui laissera payer. Durant un séjour, il fait aussi des avances à une demoiselle des environs mais, n'étant pas décidé à l'épouser, il se voit contraint de fuir et d'abandonner sa part de Roche à son frère Claude Jean-Jacques II …
Claude Jean-Jacques II fera avec sa famille également de fréquents séjours à Roche, où tous les membres de la famille sont traités en maîtres et seigneurs par les quelques domestiques et surtout les nombreux fermiers qui louent leurs terres. Cette vie de Château où l'on est à la fois seigneur et chef d'entreprise sera décrite – et goûtée – à plusieurs reprises par Félix (héritier par sa mère). C'est à Roche que Claude Jean-Jacques II décède en 1851.
Roche devra être vendu quelques années plus tard – pour la somme de 500'000 francs – par Philippe et Charles.