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Succès, concurrence et déclin

Les mêmes éléments – politiques – qui assistèrent le développement de l'industrie des indiennes en pays neuchâtelois concoururent à sa perte. L'essor des premiers temps, favorisé par la liberté de commerce en Europe, fut une période de grande prospérité. L'industrie fut d'abord victime de son propre succès et connut une «naturelle» crise de croissance du fait de la saturation du marché.

 

Autre élément, la suprématie de l'industrie textile anglaise, industrialisée, source de tissus imprimés défiant toute concurrence. La France, principal débouché des indiennes neuchâteloises (50%), en prit prétexte pour fermer ses frontières aux produits textiles étrangers en 1785. Les années révolutionnaires furent extrêmement aléatoires pour le commerce. En 1806, un nouveau décret protectionniste étendit la prohibition des indiennes neuchâteloises aux territoires occupés par Napoléon, l'Italie, la Pologne et la Russie. Cinq manufactures restèrent dès lors en activité : la Fabrique Neuve de Cortaillod, Vauvillers, Grandchamp, les Isles et le Bied à Colombier.

 

Une légère reprise fut due au début du XIXe siècle à l'introduction de la mécanisation (rouleaux à imprimer), au recouvrement de certaines concessions douanières (Italie, Pays-Bas) et à la permanence d'un marché pour des produits haut de gamme. Le déclin irrémédiable suivit la chute de l'Empire, en raison de nouveaux et fatals accès de protectionnisme (dont prussien !) et malgré de nombreux et vaillants efforts des indienneurs neuchâtelois pour en limiter les dégâts.

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