Premières années de la caisse de famille
A quelles fins une telle fondation a-t-elle été conçue?
Qui furent les premiers bénéficiaires de la prodigalité de ses fondateurs ?
Les septante premières années de la Caisse de famille Bovet demeurent mystérieuses, aucune archive autre que le « Compromis » n'ayant été conservée. Tout au plus sait-on que les sept membres fondateurs étaient liés non seulement par les liens du sang mais également par les affaires, puisque tous appartenaient à ou dirigeaient une fabrique ou une maison de commerce d'indiennes.
Il est dès lors raisonnable de penser que la Caisse de famille Bovet ne répond pas à un besoin immédiat de ses fondateurs mais qu'elle crée, en une période où la solidarité étatique est quasi-inexistante, un fonds de solidarité pour l'éventualité de déboires financiers de l'un de ses membres
L'année même de la fondation de la Caisse de famille s'avère extrêmement rude tant pour les indienneurs, qui se voient imposer un blocus accru pour leurs produits dans l'Empire qui les entoure, que pour la population en général, soumise à deux années d'un climat quasi-hivernal très néfaste pour les cultures.
Il n'est pas exclu que les largesses de l'association aient, durant son premier siècle d'existence, touché des personnes extérieures à la famille stricto sensu, en raison du caractère très aléatoire de la vie de la population suisse durant le XIXe siècle.
On sait cependant que certains Bovet eurent de tels déboires au cours de ce siècle qu'ils durent, comme nombre de leurs compatriotes et en dépit de l'existence de la Caisse de famille, aller chercher fortune sur le Nouveau Continent.