La caisse de famille aux XIXème et XXème siècles
Les premières indications concernant l'utilisation des fonds datent de l'instauration d'un « Livre des Procès-verbaux » qui relate les péripéties des réunions annuelles depuis 1886. On connaît depuis cette date les lieux (hors de Fleurier depuis 1884, plus personne n'y résidant) et dates de chaque séance, le nombre et l'identité des membres présents, l'importance (versatile !) du fonds, les placements effectués, les allocations versées ainsi que les débats et autres tourments d'âme qu'éprouvent les gestionnaires dans l'exercice de leur fonction.
Les presque deux siècles écoulés ont valu à la Caisse de famille Bovet de connaître son lot de péripéties marquantes. L'une des principales a été l'envoi en 1905 d'une « Circulaire » enjoignant les descendants non Bovet des fondateurs à renoncer à toute prétention à la Caisse de famille Bovet. Seules deux personnes refuseront de signer cette décharge, l'une d'elle allant jusqu'à poursuivre ses cousins en justice et réclamer une dissolution et un partage du fonds. Il sera débouté par le Tribunal cantonal (de Neuchâtel) le 3 octobre 1910.
Une autre péripétie ayant porté des effets conséquents sur la Caisse de famille Bovet a été due à la politique de placements en capitaux suivie depuis la fin du XIXe siècle : la Révolution russe et de la non-reconnaissance par le nouveau régime des obligations contractées – notamment au nom de la compagnie de chemins de fer – par le régime tsariste ont valu à la Caisse de famille de devoir, après deux années d'atermoiements, se résoudre à constater en 1920 la disparition de 2/3 de son capital. Une crise d'envergure a marqué la Caisse et ses membres, et les placements étrangers ont été cessés pour plusieurs décennies au profit d'actions suisses.