Des Bovet et des Indiennes – extension de la production et du commerce (1790-1815)
Pendant ce temps, une autre branche de la famille a poursuivit elle aussi un destin d'indienneurs : Abram (1730-81), frère de Jean-Jacques II, a épousé Susanne Vaucher, la soeur du co-fondateur de la maison de commerce Vaucher, DuPasquier & Cie. Ses trois fils, Jacques (1771-1829), Claude Abram (1773-1857) et Pierre-Frédéric (1775-1850) s'y s'engagent: Jacques en tant qu'agent principal en Italie, Claude Abram à Paris et Pierre-Frédéric comme acheteur de toiles crues en Suisse.
Selon la chronique familiale, Claude Abram se serait, à l'arrivée des alliés à Paris (en 1805), enfui à St-Cloud avec la caisse de l'entreprise comptant 25'000 francs et qu'il l'y ait enterrée en plein jour… Celle-ci disparut à jamais !
En 1805, les frères Robert s'exilent pour ouvrir une fabrique à Thann, en Alsace, terre élue de l'indiennage depuis qu'elle profite des mesures protectionnistes de l'Empire. Alors que Claude Jean-Jacques I se retire des affaires, son frère Henri Louis s'associe à son fils, Claude Jean-Jacques II (1783-1851) pour exploiter sous la raison Bovet & Cie la fabrique de Vauvillers. Les foires – principalement celle de Francfort, mais aussi Bruxelles, Amsterdam etc. – que visite régulièrement tout futur chef de fabrique, apportent, du fait du protectionnisme et de la surproduction, leur lot de déceptions.
Claude Jean-Jacques II, qui se rend à Francfort en 5 jours de diligence (passant par Soleure, Bâle, Müllheim), note en 1803 «la foire ne va que d'une fesse». Il en revient cependant toujours avec de nouvelles commandes, faites sur la foi d'échantillons. Peu après 1805, Vauvillers acquiert ses premiers rouleaux d'impression, cédés par la fabrique de Grandchamp qui rechigne à une telle dépense : cet investissement s'avère profitable, une mécanique à rouleaux remplaçant 60 imprimeurs et permettant une production fiable et volumineuse qui inondera les marchés.