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​Arnold Gottlieb est né le 19 janvier 1843 à la Fabrique de Boudry. Il est le benjamin des trois enfants de ses parents Philippe et Bertha née Mumm.

 

Enceinte de ce troisième enfant, Bertha, femme pieuse, a fait le vœu de prier chaque jour pour le fils qu'on espère. Il le lui rendra bien puisque, avant de se consacrer à la religion, ce « Herzensdieb » comme elle le surnomme lui témoignera un amour sans faille. Arnold jouit d'une jeunesse dorée, instruit avec ses sœurs et cousins – qui vivent tous à la Fabrique – par divers précepteurs.

 

En avril 1854 a lieu un accident qui aura pour Arnold des conséquences durables. Ayant dû effectuer un voyage de Soleure à Neuchâtel par une nuit glaciale à côté du cocher, Arnold développe une tuberculose osseuse au genou qui le rendra infirme à vie. Ce genou dictera dès lors les vacances familiales, entre stations thermales et balnéaires. (De Kreuznach, il écrit à son père « … j'ai pris 22 bains, fait 80 heures de compresses, et bu une cinquantaine de verres d'eau salée »). Pour sa locomotion, il fera usage de béquilles durant des années, quand il ne sortira pas dans une charrette à âne ou un chariot à manivelle. La guérison, providentielle, est due aux prières et l'imposition des mains d'une personne mystique tenant un institut à Männedorf où Arnold est placé en 1860. Il en rentrera transformé, physiquement et spirituellement.

 

Consacré pasteur en 1868, Arnold entame sa carrière à Sonvillier, dans le Jura bernois. Le 28 avril 1870, il épouse Anna, dite « Nanette » von Bernus, fille, comme Bertha, d'une famille huguenote bourgeoise de Francfort. Le couple aura quatre enfants: Samuel (1871-1951), Paul (1872-1943), Bertha (1874-1959) et Félix (1877-1958). En 1875, Arnold se voit offrir un poste auprès de l''Eglise libre de Berne où la famille s'installe au « Presbytère ».

 

En marge de son travail pastoral, Arnold se lance dans un engagement qui fera sa renommée internationale: la tempérance, le combat contre l'alcool et ses méfaits. Lié au fondateur de la Croix-Bleue, L.-L. Rochat, Arnold importera cette cause en Suisse alémanique et en Allemagne. Les premières séances de la société bernoise se tiennent dans une boutique de ferblantier (Arnold « trône » sur une enclume!) à cinq membres. Ses paroissiens s'émeuvent même à l'idée qu'il pourrait mourir d'une telle folie, ou qu'il ait pu être buveur! Le premier café sans alcool, le Bärenhöfli est fondé en 1879. Le succès sera fou, grâce à l'engagement corps et âme d'Arnold: à sa mort 1903, la section de Berne comptera plus de 1000 adhérents, la Suisse allemande plus de 8'000 et l'Allemagne 15'259 (sic!).

 

Parmi les hauts-faits d'Arnold et Nanette à Berne, on peut mentionner des réceptions de 300 catéchumènes ou la dissimulation de 500 œufs de Pâques dans le jardin… voire le rappel aux autorités de sa ville qu'il n'est pas assez taxé (il obtiendra « gain de cause » !). Arnold y exercera aussi son goût de l'architecture et fera élever divers bâtiments dont un Mattenheim dans le quartier déshérité de la Matte, l'Eglise de Holligen, le café de tempérance Rüttli, l'Hôtel Kreuz  à la Zeughausgasse où une salle lui est consacrée et le Vereinshaus voisin, siège actuel de l'Eglise évangélique de Berne.

 

Son amour de la construction, Arnold l'exercera aussi au profit de sa famille, en faisant transporter en 1893 au bord du lac de Neuchâtel un Pavillon (sensé être chinois) acheté à l'exposition nationale de Zurich de 1881. Le Pavillon fait encore chaque été le bonheur des arrière arrière arrière et arrière arrière arrière petits-enfants d'Arnold.

 

Arnold est emporté par une pneumonie le 11 mai 1903, à l'âge de 60 ans. Berne lui offrira des funérailles dignes d'un chef d'Etat; son cortège funèbre sera suivi par des centaines, voire des milliers, de personnes. Le 11 mai 2003, la Croix-Bleue commémorera le centième anniversaire du décès d'Arnold à la Heilliggeistkirche où Arnold éxerçait ainsi qu'à l'Hôtel Kreuz.

Arnold (1843-1903)

Arnold (1843 - 1903)

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